Voici les cinq étapes à suivre pour acheter une maison aux enchères
Article paru dans le Journal L'union
Chalons : les ventes de maisons devant un tribunal sont de plus en plus fréquentes. Me Michel AUGUET explique comment faire pour acquérir un bien de cette manière.
À savoir :
- Un avocat est nécessaire pour acheter une maison ou des terres aux enchères
- Me Michel Auguet est spécialiste des ventes aux enchères dans toute la Champagne-Ardenne.
- Une maison vendue aux enchères est en général 30 % moins chère que lors des procédures de vente habituelles.
Pour acheter une maison ou un terrain, il y a deux manières de procéder : la vente à l’amiable ou la vente aux enchères, devant un notaire ou un tribunal. Dans ce dernier cas, cela résulte la plupart du temps d’une procédure de saisie immobilière qui est faite à l’encontre de quelqu’un qui n’a pas payé ses dettes, ou dans le cas d’une entreprise en difficulté. L’avantage, pour le futur acheteur, c’est surtout le prix. En effet, les maisons à vendre aux enchères sont en moyenne 30 % moins chères que sur le marché classique. Voici donc les cinq étapes à suivre, selon Me Michel Auguet, pour ne rien louper de cette procédure particulière.
1. Regarder les annonces légales :
Si vous voulez acheter votre maison aux enchères, il faut d’abord regarder s’il y en a à vendre ! Et cela se trouve dans les annonces légales. Pour la ville préfecture, elles peuvent se retrouver dans le Matot Braine ou dans notre journal l’Union.
2. Prendre un avocat du barreau de la ville concernée :
Si un futur acheteur est intéressé par une annonce, il faut impérativement que celui-ci trouve un avocat, et ce, dans le barreau de la ville concernée. Selon Me Michel Auguet, « l’avocat doit avant tout s'assurer de la solvabilité de celui qui souhaite acheter. Il faut en général justifier de 10 % de la mise à prix de départ » explique-t-il. Deuxièmement, « il assure un rôle de conseil auprès de ses clients », revendique l’avocat. En ayant accès aux conditions de la vente, l’avocat tient au courant ses clients de toutes les parties du dossier. À noter qu’il est possible de prendre un avocat jusqu’à la veille de la vente, mais il faudra tout de même justifier de sa solvabilité.
3. Visiter les lieux pour se faire une idée du bien :
Ce n’est pas obligatoire mais c’est tout de même conseillé. Acheter une maison sans l'avoir visitée, c’est assez osé, mais possible. La visite, dans ce cadre, se fait sous le contrôle d’un huissier « qui permet d’éviter les troubles de la part de celui qui est saisi », remarque Me Auguet.
4. Aller à la vente :
Cette étape n’est pas non plus nécessaire. C’est surtout l’avocat qui a l’obligation de s’y rendre pour qu’il puisse porter les enchères. Toutefois, l’intéressé peut y aller par curiosité et guider son avocat pour qu’il enchérisse ou non. Si le client n’est pas là, l’avocat aura reçu au préalable une enchère maximum qu’il ne devra pas dépasser. Selon Michel Auguet, si c’est un bien très important, « les enchères peuvent monter par tranches de 10 000 euros ». Pour une maison classique, elles vont généralement de 1000 en 1000. Tout cela est fixé par le juge avant le début de la vente. Lorsque plus personne ne fait augmenter les enchères, il faut alors attendre une minute et demie avant que le bien soit véritablement adjugé.
5. Attendre les surenchères et le délai de préemption :
Pendant un délai de 10 jours, toute personne a le droit de faire une surenchère c’est-à-dire de « proposer un autre prix de 10 % minimum plus élevé que celui que le juge a retenu », analyse l’avocat. Ensuite, le bien passe de nouveaux aux enchères, souvent dans les deux mois qui arrivent. Il faut également faire attention au droit de préemption qui s’exerce dans le mois de la vente. En effet, la Ville a son mot à dire si le bien est dans un secteur particulier. Elle peut donc passer outre un jugement grâce à ce droit. Si personne ne se manifeste dans ce temps imparti, l’avocat qui a porté les enchères pourra ensuite publier la vente de la maison à la conservation des hypothèques, ce qui vaudra pour son client un tout nouveau titre de propriété. Cela paraît peut-être fastidieux, mais finalement, c’est l’avocat qui s'occupe de tout dans cette affaire.
Anne-Claire Lefetz
Article paru dans le Journal L'union