Accident du TGV Est en 2015 : « Insubmersible comme le Titanic, le TGV ne pouvait dérailler… »
Spécialisé dans la défense des victimes du terrorisme (attentats de Nice, du Bataclan), de serial-killer (disparus de Mourmelon, Fourniret) ou de catastrophes naturelles (tsunami de 2004) comme de la circulation (accident ferroviaire de Brétigny-sur-Orge), l’avocat rémois Gérard Chemla représente une cinquantaine de parties civiles dont les familles de cinq morts, notamment celles des Marnais Alain Rolland et Stéphane Briet.
Aujourd’hui, qu’attendent les victimes et les familles dont vous êtes l’avocat ?
Huit ans après l’accident, les familles souhaitent que ce procès ait lieu et soit enfin derrière elles. Pour elles, il est important de ne plus attendre le procès comme une échéance redoutée. Il va falloir que le chemin de fer sorte de la langue de bois. Que des gens assument leurs responsabilités. Que certains sortent de leur posture du « c’est pas moi, c’est l’autre ». La justice va devoir leur imposer cela. Nous voulons la vérité pour la justice, pas pour mettre un coupable au bout d’un pic, mais pour qu’ensuite, des enseignements soient tirés. Pourquoi un fleuron de l’industrie française, un train dont la sécurité est extrême, peut, sans aucun problème technique, dérailler avec des conséquences humaines terribles ?
Le TGV allait trop vite dans cette courbe. Pourquoi ?
Là, vous avez un TGV neuf, une voie neuve, des gens qui marchent sur l’eau, à qui rien ne peut arriver. Le problème n’est donc pas une question de moyens. Le TGV bascule car il va trop vite à cet endroit, les conducteurs n’ont pas bien géré les points de freinage. Les sécurités, qui permettent un freinage automatique, ont été désactivées, sans aucune alternative, pour dépasser la vitesse autorisée dans le cadre d’un essai pour tester le confort de la rame.
Qui est responsable ?
Trois sociétés sœurs se renvoient la balle : SNCF Mobilités, SNCF Réseaux et Systra (dont la SNCF est actionnaire). Liées entre elles, elles ont été incapables de communiquer et de travailler ensemble pour préparer cet essai ! L’équipe a fixé le point de freinage à la louche, le changeant durant le voyage ! Cela dénote d’un manque d’approche professionnelle. Ensuite, ce n’est qu’une succession de dénis… Comme le Titanic, vendu comme insubmersible, le TGV ne pouvait dérailler. Il ne pouvait rien lui arriver…
Aujourd’hui, qu’attendent les victimes et les familles dont vous êtes l’avocat ?
Huit ans après l’accident, les familles souhaitent que ce procès ait lieu et soit enfin derrière elles. Pour elles, il est important de ne plus attendre le procès comme une échéance redoutée. Il va falloir que le chemin de fer sorte de la langue de bois. Que des gens assument leurs responsabilités. Que certains sortent de leur posture du « c’est pas moi, c’est l’autre ». La justice va devoir leur imposer cela. Nous voulons la vérité pour la justice, pas pour mettre un coupable au bout d’un pic, mais pour qu’ensuite, des enseignements soient tirés. Pourquoi un fleuron de l’industrie française, un train dont la sécurité est extrême, peut, sans aucun problème technique, dérailler avec des conséquences humaines terribles ?
Le TGV allait trop vite dans cette courbe. Pourquoi ?
Là, vous avez un TGV neuf, une voie neuve, des gens qui marchent sur l’eau, à qui rien ne peut arriver. Le problème n’est donc pas une question de moyens. Le TGV bascule car il va trop vite à cet endroit, les conducteurs n’ont pas bien géré les points de freinage. Les sécurités, qui permettent un freinage automatique, ont été désactivées, sans aucune alternative, pour dépasser la vitesse autorisée dans le cadre d’un essai pour tester le confort de la rame.
Qui est responsable ?
Trois sociétés sœurs se renvoient la balle : SNCF Mobilités, SNCF Réseaux et Systra (dont la SNCF est actionnaire). Liées entre elles, elles ont été incapables de communiquer et de travailler ensemble pour préparer cet essai ! L’équipe a fixé le point de freinage à la louche, le changeant durant le voyage ! Cela dénote d’un manque d’approche professionnelle. Ensuite, ce n’est qu’une succession de dénis… Comme le Titanic, vendu comme insubmersible, le TGV ne pouvait dérailler. Il ne pouvait rien lui arriver…
Pourquoi les familles ne désirent-elles pas s’exprimer avant l’audience ?
Je représente des familles de personnes décédées et blessées. Toutes, même les invités, avaient un lien particulier avec la famille cheminote. Il leur est donc très compliqué de se positionner publiquement… De plus, les familles ont la crainte que les responsabilités soient imputées aux morts, que les victimes deviennent les accusés.
Enfin, la SNCF a pris en main les cérémonies d’hommage aux victimes, en faisant des opérations de communication dans lesquelles beaucoup de mes clients ne se sont pas retrouvés. Mon rôle est de défendre le nom, le rôle et l’engagement des morts afin que l’on ne se serve pas d’eux pour s’exonérer des responsabilités.
Neuf semaines de procès, c’est énorme, non ?
Déjà, nous avons eu huit ans et demi d’instruction. Alors, deux mois et demi de procès…
Les experts mandatés par la justice vont venir à la barre expliquer leurs conclusions. En face, le groupe SNCF va déployer des moyens énormes pour se défendre et ses experts diront l’inverse… Chaque pas sera extrêmement disputé. Pour ma part, j’ai travaillé sur le dossier au fil de l’instruction. Depuis début février, je suis uniquement sur ce dossier afin, qu’avec nos moyens, justice soit rendue.